L'administration de médicaments comme le paracétamol et l'ibuprofène est souvent un réflexe automatique face à la fièvre. Cependant, une multitude de preuves scientifiques suggère que faire baisser la fièvre pourrait potentiellement causer plus de mal que de bien. Alors que nous faisons face à l'épidémie de COVID-19, ces questions méritent notre attention.
La fièvre est une réponse évolutive qui inhibe la réplication des bactéries et des virus, observée chez de nombreuses espèces, y compris les reptiles. L'activité de nos cellules B, cellules T et modulateurs immunitaires est renforcée à des températures plus élevées. Il n'est donc pas surprenant que des études aient démontré que le traitement de la fièvre peut prolonger ou aggraver l'évolution de la maladie.
Lorsque mes propres enfants étaient plus jeunes, j'avais tendance à leur donner du Motrin ou du Doliprane dès les premiers signes de fièvre. Immédiatement, les enfants se sentaient mieux et reprenaient leurs activités normales, au lieu de se reposer alors qu'ils étaient malades. Je me suis alors demandé si ces antipyrétiques pouvaient être néfastes, en encourageant un surmenage chez des enfants malades. Une pléthore d'études scientifiques suggère désormais que ces médicaments ont des effets secondaires potentiellement négatifs, tant à l'échelle macroscopique que microscopique.
De nombreux parents craignent qu'une forte fièvre puisse être dangereuse ou nocive pour leurs enfants. Pour aborder cette préoccupation, il est important de garder à l'esprit que la fièvre est une réponse physiologique à la maladie. L'hypothalamus élève la température corporelle pour lutter contre les infections, mais pas indéfiniment. Cela contraste avec l'hyperthermie non physiologique, où les températures peuvent atteindre des niveaux dangereusement élevés — pensez à un joueur de football déshydraté portant un équipement lourd par une journée chaude.
Dans quels cas les antipyrétiques devraient-ils être administrés ? En cas de douleur, de déshydratation ou de difficultés à dormir, les antipyrétiques sont utiles. Les enfants qui sont vulnérables aux demandes métaboliques accrues de la fièvre, tels que ceux souffrant d'asthme et ayant une respiration rapide, pourraient également bénéficier des réducteurs de fièvre. En soins intensifs, des études ont démontré que les antipyrétiques sont utiles pour traiter les patients ayant des lésions cérébrales ; ils peuvent également être indiqués en cas de choc septique.
Cependant, pour les enfants fébriles qui ne souffrent pas de douleur ou ne risquent pas de déshydratation, les antipyrétiques ne sont pas recommandés. Cela vaut également pour les enfants ayant des antécédents de convulsions fébriles. Les preuves montrent de manière écrasante que l'administration d'antipyrétiques n'a aucun effet sur la récurrence des convulsions fébriles, une condition impressionnante mais bénigne.
En résumé, la fièvre est une réponse naturelle à une infection qui aide à combattre les bactéries et les virus. Face au COVID-19 ou à d'autres maladies infectieuses, ne pas traiter la fièvre pourrait être la meilleure option.
Pour en savoir plus sur la gestion de la fièvre chez les enfants, consultez les recommandations du Ministère de la Santé.