Les risques du football américain chez les jeunes enfants

Les risques du football américain chez les jeunes enfants

En été 2017, une étude marquante sur l'encéphalopathie traumatique chronique (ETC) liée au football américain a été révélée à Boston. L’ETC est une maladie cérébrale dégénérative, courante chez les joueurs de football américain, qui résulte de chocs répétés à la tête. La neuropathologiste Dr Ann McKee, affiliée à l’Université de Boston, a étudié les cerveaux de 202 joueurs de football américain décédés. Parmi les 111 anciens joueurs de la NFL, 110 cerveaux présentaient des signes d’ETC sévère. Bien que l’étude ait utilisé des échantillons fournis par des familles suspectant cette maladie, les résultats sont saisissants. Parmi les 91 autres joueurs (non-NFL), 87 % souffraient également de cette condition. Cela incluait des joueurs semi-professionnels, universitaires et même des jeunes ayant joué uniquement au lycée.

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Les données sont particulièrement préoccupantes lorsqu’on observe les jeunes : parmi les joueurs de lycée ayant cessé de jouer après l’école secondaire, 3 sur 14 présentaient des signes d’ETC légère, et 48 sur 53 des joueurs universitaires étudiés avaient des signes d’ETC plus sévères.

L’impact de l’ETC chez les joueurs de football américain

L’ETC touche les parties du cerveau responsables de la mémoire, de la cognition, des fonctions exécutives et du contrôle émotionnel. Les personnes atteintes manifestent souvent des symptômes comme des troubles cognitifs, de la confusion, de l’agressivité, de la démence, de la dépression et des pensées suicidaires. L'histoire de Zac Easter en est un exemple tragique. Zac a commencé à jouer au football américain à 8 ans dans l’Iowa et a continué jusqu’à la fin de ses études secondaires. À l'âge de 24 ans, souffrant de maux de tête chroniques, de troubles de l'élocution et de dépression, il s’est suicidé. Son autopsie a révélé une ETC sévère. Ses parents militent aujourd'hui pour sensibiliser les familles aux dangers de cette maladie chez les jeunes joueurs.

Les risques de blessures cérébrales en football américain

Aux États-Unis, plus de 3 millions d'enfants âgés de 6 à 18 ans pratiquent le football américain chaque année. Les risques de lésions cérébrales dans ce sport sont nombreux, même sans commotion cérébrale apparente. Les coups répétitifs reçus lors des entraînements et des matchs, appelés coups sub-concussifs, augmentent les risques de développer l’ETC. Lors d'un match de football américain typique, un linebacker peut recevoir plus de 50 coups à la tête. Plus une personne joue longtemps à ce sport, plus son risque de développer l’ETC est élevé. Cela explique pourquoi de nombreux joueurs universitaires présentent déjà des signes significatifs de cette maladie après plusieurs années de pratique.

Étude de Wake Forest : résultats inquiétants pour les jeunes joueurs

En 2016, une étude menée par le Wake Forest Baptist Medical Center a mesuré les effets des blessures à la tête subies au cours d'une seule saison de football américain chez des enfants âgés de 8 à 13 ans. Les chercheurs ont équipé les jeunes joueurs de casques avec capteurs pour mesurer les forces d'impact durant la saison. Les IRM cérébrales réalisées avant et après la saison ont révélé des modifications inquiétantes de la substance blanche du cerveau chez les enfants, sans qu’ils ne montrent de symptômes visibles.

Les jeunes ont subi environ 10 coups significatifs à la tête lors de chaque entraînement, avec une force d'impact comparable à celle d’un accident de voiture modéré (environ 45 G). Ce qui est particulièrement troublant, c’est que même les enfants sans commotion apparente ont montré des modifications cérébrales associées aux coups subis. Ces résultats soulignent le danger des impacts répétés sur le long terme, même sans signes immédiats de traumatisme.

Faut-il continuer à encourager le football américain chez les jeunes ?

Dr Bennet Omalu, neuropathologiste et premier à avoir découvert l’ETC, a comparé le football américain de contact à une forme de maltraitance infantile. En tant que pédiatre, et au vu des données actuelles, il est difficile de ne pas partager cette inquiétude. Pourquoi continuer à encourager un sport qui peut causer de tels dommages, alors qu’il existe d'autres alternatives sportives moins dangereuses pour la santé cérébrale des enfants ?

Le football américain n’est pas le seul sport à risque

Bien que le football américain soit l’un des principaux sports associés à un taux élevé de commotions et de blessures cérébrales, il n’est pas le seul. Le rugby et le hockey présentent également des risques significatifs de traumatismes crâniens, tout comme certains sports plus populaires comme le soccer ou le basketball. Une étude menée en 2017 a révélé que les athlètes féminines, notamment celles jouant au soccer, sont 12 % plus susceptibles de subir des commotions cérébrales que leurs homologues masculins.

Conclusion

Il est essentiel de prendre en compte ces données avant d'encourager les jeunes à pratiquer le football américain. Bien qu'il ne soit pas nécessaire d’interdire complètement ce sport, il est crucial pour les parents de comprendre les risques auxquels leurs enfants sont exposés. Protéger la santé cérébrale des jeunes athlètes devrait être une priorité.

Dans les années à venir, un test sanguin pourrait permettre de diagnostiquer l’ETC chez les personnes vivantes, ce qui pourrait aider à mieux comprendre cette maladie et ses effets à long terme. D’ici là, il est important de rester vigilant face aux dangers cachés du football américain.

Pour en savoir plus sur les risques du football américain, consultez cet article.

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